Un cousin pas comme les autres
Certains diront que je fantasme. D'autres que j'ai eu de la chance. Moi je dirai juste que je n'ai pas eu la chance que ce soit juste un fantasme.
Voici ce qui s'est passé exactement.
A l'âge où on s'éveille sexuellement, où on découvre son attirance pour la gente masculine. Cet éveil n'a pas été du tout facilité par l'arrivée inattendue dans mon petit monde plutôt calme d'un cousin.
Le voilà à la rue, foutu dehors par sa mère qui n'entendait pas nourrir quelqu'un qui ne travaillait pas. Ma mère au grand coeur, sauveuse de l'humanité s'il en fallait une, déjà bien Joséphine avant l'heure de son avènement télévisuel, décide donc de le recueillir. N'ayant que la grande chambre à partager, cette alcôve qui était mienne avant qu'il vienne y poser ses valises.
Je m'étais dit que çà durerait qu'un temps, que çà me rappellerait le temps où il venait dormir à la maison pendant les grandes vacances. Cela aurait pû être le cas si...
Je ne sais pas si mon attirance pour lui amena ce qui allait se passer ou si elle n'en était pas la cause mais bien une certaine conséquence. Faut dire qu'il plaisait à pas mal de monde, le Jérôme. Pas qu'à moi hélas. Et cette fille qui lui faisait tourner la tête, qui n'en avait que faire de lui, il finit tout de même par la conquérir.
Là aussi, je pense que çà pourrait expliquer pas mal de choses.
Hé oui, vous l'avez deviné certains soirs entre moi et lui c'était caliente. Lui très proche de moi physiquement la nuit, pendant son sommeil, sans doute pensant à sa dulcinée, ses mains étaient assez baladeuses et son corps très dur (si vous voyez à quoi je fais allusion). C'était vraiment très dur de résister. J'ai bien essayé pendant un temps. Après m'être fait traiter de mytho par tout un forum gay, je me décidais à lancer une opération pour en avoir le coeur net.
J'ai tenté pas mal de fois de t'en parler. Chaque fois, le matin, je prenais mon courage à deux mains et je repartais sans rien dire. Sans doute pas si téméraire que çà, j'aurais fait un piètre chevalier. Faut dire que çà devait pas être simple pour toi de te lever le matin collé à moi. Mais, avant que tu partes t'installer avec elle, j'aurais bien aimé qu'on en discute calmement. Et la seule fois, motivé à bloc où j'aurais voulu te poser une seule question, tu as vite tourné les talons prétextant que tu n'avais pas le temps.
A vrai dire, ce qui me chagrine le plus ce n'est pas pour moi. Quelques mots postés sur une page web et je m'en remettrai doucement. Le pire c'est pour ma mère, t'avoir aidé à ce moment-là de ta vie et ne plus avoir de tes nouvelles, c'est très dur. Même si elle le nie, çà lui a fait drôle d'apprendre que tu étais papa par le journal et non pas de vive voix. Ok, tu ne voulais plus me croiser mais je n'allais pas vivre ad vitam aeternam chez les parents et ils sont HELAS toujours sans nouvelle de toi.